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25 novembre 2025
L’IA redéfinit déjà la culture : les nouveaux défis du secteur

Le monde culturel québécois est en pleine mutation face à l’essor fulgurant de l’intelligence artificielle. Comment les organisations et les professionnel·le·s s’y adaptent-ils ? Quels savoir-faire devront-ils développer pour rester pertinents ? Compétence Culture apporte des réponses grâce à la publication de son étude L’IA en culture : Mieux comprendre pour agir ensemble, réalisée en collaboration avec SYNTHÈSE Pôle Image Québec.

Fruit d’un vaste processus participatif, cette étude dresse un portrait de l’état de préparation du secteur culturel face aux technologies émergentes et propose des pistes pour une transition éthique, durable et inclusive.

Accédez à l’infographie ICI

N’oublions pas la « Study on the economic impact of Generative AI in the Music and Audiovisual industries« , l’étude mondiale réalisée en 2024 par PMP Strategy à la demande de la CISAC (la Confédération Internationale des Sociétés d’Auteurs et Compositeurs plus de 5 millions de créateurs) qui a mesuré l’impact économique de l’IA dans les secteurs musical et audiovisuel. Cette étude a estimé que l’IA générative enrichira les entreprises technologiques tout en mettant sérieusement en péril les revenus des créateurs humains au cours des cinq prochaines années.


Un processus collectif pour comprendre les transformations en cours

L’enquête s’appuie sur plusieurs étapes de consultation. Elle débute lors du Rendez-vous annuel 2024, où des représentant·e·s de tous les domaines, arts vivants, cinéma, muséologie, édition, etc., ont réfléchi ensemble aux répercussions de l’IA sur leurs métiers.

Ces échanges ont mené à une consultation ouverte, lancée en janvier 2025, comprenant un sondage approfondi destiné à recueillir la perception des travailleurs et travailleuses du milieu culturel, qu’ils soient salarié·e·s ou autonomes.


IA et culture : entre ouverture et inquiétudes

Les résultats révèlent un secteur lucide :

  • 83 % des répondant·e·s croient que leurs professions devront évoluer sous l’effet de l’IA.

  • Toutefois, 30 %, surtout dans les champs de la création, de la recherche et de la production, expriment des craintes quant aux impacts sur l’originalité et la liberté artistique.

L’étude insiste sur un principe majeur partagé par une grande majorité : l’intégration de l’IA doit rester guidée par l’humain, afin de préserver les valeurs artistiques, éthiques et culturelles propres au milieu.


Une adoption encore limitée, mais une montée en puissance attendue

Malgré l’intérêt grandissant pour les outils d’IA, leur utilisation demeure peu répandue :

  • 57 % des personnes sondées déclarent ne pas utiliser l’IA ou ne pas savoir comment s’en servir.

  • Pourtant, 62 % prévoient une augmentation de son usage au sein de leur structure.

Les obstacles demeurent toutefois nombreux. Les organisations citent le manque d’expertise interne (36 %), tandis que les travailleur·euse·s autonomes mentionnent des préoccupations personnelles liées à l’appropriation de ces outils (46 %).


Des besoins en formation encore flous

Le développement des compétences constitue un défi de taille :

  • 55 % des répondant·e·s ne parviennent pas à identifier clairement leurs besoins en matière de formation sur l’IA.

  • 54 % affirment ne pas trouver de ressources ou de contenus pédagogiques adaptés à leurs réalités.

Ces données mettent en lumière la nécessité d’un accompagnement structuré pour aider le secteur à s’approprier ces nouvelles technologies.


Qui sont les professionnel·le·s interrogé·e·s ?

Le sondage brosse un portrait précis du milieu culturel québécois :

  • Les répondant·e·s sont en majorité des femmes (65 %), âgées principalement de 35 à 57 ans.

  • Plus de la moitié (51 %) cumulent plus de 16 ans d’expérience.

  • La majorité travaille à Montréal (51 %) au sein de petites structures comptant moins de 20 employé·e·s.

  • Les fonctions les plus représentées sont la gestion (46 %) et les métiers liés à la recherche, création ou interprétation (36 %).


Des recommandations structurantes pour accompagner la transition

L’étude propose plusieurs actions afin d’assurer une intégration équitable et responsable de l’IA dans le secteur culturel. Parmi les recommandations phares :

Renforcer la littératie numérique

Mieux comprendre le fonctionnement des technologies permettra aux professionnel·le·s de faire des choix éclairés et éthiques.

Créer des espaces communs de ressources et de veille

Une plateforme mutualisée faciliterait le partage de connaissances, la collaboration intersectorielle et le suivi des évolutions technologiques.

Développer des formations flexibles et adaptées

L’offre doit être ajustée aux besoins variés du milieu et pensée pour les petites organisations comme pour les travailleur·euse·s autonomes.

Soutenir la concertation et l’adéquation formation-marché

Les partenariats entre institutions de formation, organismes culturels et gouvernements doivent être renforcés pour anticiper les nouveaux enjeux du marché du travail.

Faire évoluer les cadres légaux

L’étude appelle à moderniser les lois encadrant entre autres les droits d’auteur, et à sensibiliser les instances publiques à l’ampleur des investissements requis pour réussir cette transition.


Une ressource indispensable pour comprendre l’avenir de la culture québécoise

L’IA en culture : Mieux comprendre pour agir ensemble constitue désormais une référence pour tous ceux et celles qui souhaitent anticiper les transformations du milieu culturel, développer leurs compétences et participer à une transition technologique respectueuse et inclusive.

Consultez l’étude complète ici

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