COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Pour diffusion immédiate
Montréal, le 5 septembre 2025 — La SPACQ-AE prend acte du rapport du Groupe de travail sur l’audiovisuel au Québec (GTAAQ), déposé aujourd’hui par le ministère de la Culture et des Communications. L’organisation accueille favorablement plusieurs recommandations, tout en exprimant certaines réserves.
La SPACQ-AE se réjouit d’avoir participé et d’avoir été entendue lors des consultations. Elle est heureuse de constater que le rapport reconnaît l’importance d’une vitrine centralisée pour l’audiovisuel québécois, une mesure qui fait écho à l’initiative MUSIQC, développée par la SPACQ-AE afin d’accroître la découvrabilité de la musique francophone et autochtone en ligne. Le rapport propose également plusieurs mesures en lien direct avec la musique :
- Mesure 11 : Accentuer la présence des contenus sur toutes plateformes numériques
Une stratégie multiplateforme et cohérente est nécessaire, incluant la musique pour atteindre efficacement les publics cibles. - Mesure 19 : Soutenir la création et la production de contenus pour les plateformes numériques
La SPACQ-AE invite à préciser si les créateurs et créatrices de chansons et de musique originale sont admissibles à ces soutiens. - Mesure 28 : Augmenter le budget alloué à l’audiovisuel au CALQ à 12 M$
La SPACQ-AE accueille favorablement cette proposition. - Mesures 34 à 41 : Culture audiovisuelle et éducation : un maillage indispensable
Ces mesures sont importantes, mais la SPACQ-AE regrette l’absence de reconnaissance explicite de la musique à l’image québécoise, partie intégrante de toute œuvre audiovisuelle. - Mesure 44 : Créer un organisme de promotion de l’audiovisuel québécois
La SPACQ-AE souhaite que ce futur organisme inclue la promotion de la musique originale à l’image composée par des créateurs et créatrices d’ici. - Mesure 46 : Mettre en place un programme de promotion croisée musique-audiovisuel
Une excellente proposition, mais qui doit clarifier si elle vise la musique synchronisée, la musique originale, ou les deux. La SPACQ-AE rappelle toutefois qu’un tel programme ne saurait être complet sans l’instauration d’incitatifs financiers et d’un cadre clair pour favoriser l’utilisation de la musique québécoise dans les productions audiovisuelles. Avec l’APEM, la SPACQ-AE avait appuyé cette recommandation cruciale, qui doit devenir un véritable levier de valorisation de la musique locale et de ses créateurs. - Mesure 48 : Développer une vitrine de contenu québécois via un agrégateur neutre
La SPACQ-AE applaudit cette mesure. Plutôt que de se tourner vers l’exemple néerlandais NLZIET, nous pouvons compter sur une solution bien de chez nous : MUSIQC. Présentée au GTAAQ et financée par le MCC (via le CALQ) et Musicaction, cette initiative offre déjà des listes de lecture valorisant la musique originale à l’image des productions audiovisuelles québécoises. - Mesure 52 : Transformer la Loi sur le cinéma en Loi sur l’audiovisuel
Il est proposé d’envisager une redéfinition de cette loi afin de permettre, entre autres, le financement de l’audiovisuel par une part dédiée de la TVQ (Tableau 1 Revenus estimés en fonction du pourcentage de la TVQ consacré au soutien de l’industrie de l’audiovisuel au Québec, millions de dollars (M$), 2023 (p98)). La SPACQ-AE questionne la pertinence de réserver exclusivement ce mécanisme au secteur audiovisuel, alors que d’autres disciplines culturelles, notamment la musique, font face aux mêmes défis numériques sans bénéficier d’un dispositif comparable. Une telle approche sectorielle risque de créer des iniquités entre les disciplines artistiques. - Mesure 53 : Encadrer les droits de distribution des œuvres cinématographiques
La SPACQ-AE exprime son inquiétude face à la proposition de libérer les droits après 15 ans, ce qui fragiliserait la rémunération des créateurs. - Mesure 58 : Accroître la promotion internationale en misant sur une bannière commune
La SPACQ-AE accueille favorablement cette mesure, qui représente une occasion de mettre en valeur la musique québécoise, notamment intégrée à l’audiovisuel, sur les marchés étrangers. - Mesure 66 : Protéger la création face à l’IA
Une mesure importante, mais paradoxale si, parallèlement, on libère les droits après 15 ans : les œuvres deviendraient encore plus vulnérables à une réutilisation par l’intelligence artificielle. - Mesure 74 : Mettre en place un filet social
Une mesure soutenue sans réserve par la SPACQ-AE.
La SPACQ-AE note également un parallèle important : le rapport recommande d’ouvrir la SODEC aux producteurs de contenus audiovisuels. En musique, la SODEC reconnaît déjà la réalité des artistes-entrepreneurs, qui créent, produisent et diffusent eux-mêmes leurs œuvres, à travers son Programme d’aide aux entreprises en musique et variétés. Il demeure toutefois essentiel d’en assurer la pérennité et d’adapter les soutiens à l’évolution de leurs besoins.
« Nous saluons le travail colossal du GTAAQ et partageons l’objectif de renforcer l’écosystème audiovisuel. Mais pour réussir, cette vision doit être véritablement inclusive et reconnaître la place essentielle de la musique, qu’il s’agisse de compositions originales ou de chansons synchronisées à l’image. Nos créateurs et créatrices doivent bénéficier d’un soutien équitable et d’une juste reconnaissance. La transition numérique ne doit pas fragiliser la musique, mais au contraire consolider son rôle au cœur de nos productions culturelles et audiovisuelles », affirme Ariane Charbonneau, directrice générale de la SPACQ-AE.
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Demandes médias
Ariane Charbonneau, Directrice générale SPACQ-AE
acharbonneau@spacq-ae.ca
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📸 Agence QMI, JOEL LEMAY Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
*La forme du masculin a été utilisée afin d’alléger le texte de cette communication.