La Fondation SOCAN, l’Alliance Nationale de l’Industrie de la Musique (ANIM), la Fédération culturelle canadienne-française (FCCF) et la SPACQ-AE ont collaboré pour présenter du 17 au 20 juin 2024 un tout nouveau programme de résidence afin de soutenir les artistes-entrepreneures francophones hors Québec. Neuf participants de plusieurs provinces ont été sélectionnés pour séjourner à Montréal afin de participer à des ateliers, des présentations, des tables rondes, avec un accès aux RDV pros des Francos de Montréal et certaines activités de réseautage.  

Nous avons donc demandé à Ariane Mahrÿke Lemire, membre du Conseil d’administration de la SPACQ-AE d’agir à titre de mentor et de partager son expérience avec nos membres.

Depuis trois mandats je siège sur le CA de la SPACQ-AE en tant que représentante des artistes francophones hors-Québec. C’est surtout dans les derniers mois que j’ai pu assister à l’aboutissement d’énormes changements. La SPACQ est devenue la SPACQ-AE et accueille maintenant les artistes entrepreneurs. C’est dans le cadre de ce partenariat que j’ai eu l’énorme plaisir de passer quatre jours avec 9 artistes entrepreneurs provenant d’un bout à l’autre du pays en tant que mentor. (Jocelyne Baribeau – elle – MB, Laura Penney – elle – TNL, Maxime Boudreau – il – NB, Daniel Viragh – il – CB, Mustapha Boukrouna – il – ON, Marc-Antoine Joly – il – ON, Maude Sonier – elle – NB, Chadrack Nlandu – il – ON et Elodie Dorsel – elle – CB)

Même avec 20 ans de métier dans une industrie qui ne cesse de changer et de se réinventer, ce n’est pas évident de donner une formation. Il n’y a pas de règle définitive à suivre. Des choses soi-disant infaillibles faillissent et l’impossible réussi parfois… à grand succès! Mais voilà l’importance de partager notre savoir et de bâtir des ponts entre les artistes et entre les régions.  

Ce fut fascinant d’observer les participants de la résidence. Enthousiastes et motivés, tous étaient à différentes étapes dans leurs carrières. Ils ont réussi à naviguer les 5 à 7 de l’industrie (nous savons tous que ça prend quand même une certaine énergie, de la patience, du courage et par-dessus tout : une voix qui porte), entres autres. Ce qui m’a le plus marqué fut la qualité des échanges et la générosité des partages.  

En musique, non seulement les discussions entre collègues nous permettent de recevoir des astuces mais elles nous permettent aussi de mieux nous comprendre nous-mêmes. Elles éclaircissent notre parcours, notre processus, nos motivations. Nous pourrions croire que les enjeux des artistes francophones en situation minoritaire n’ont rien avoir avec ceux des artistes québécois, mais ce ne fut pas le cas. Lors des discussions, que nous avons eu le plaisir d’avoir au courant de la semaine, nous nous sommes rendus compte que les enjeux se ressemblent et s’entre croisent. De plus, les artistes hors-Québec sont majoritairement des entrepreneurs où l’ont déjà été. C’était génial de voir à quel point ils sont débrouillards et qu’en dépit du fait qu’ils viennent de l’extérieur du Québec, ils ont été en mesure d’informer des professionnels de l’industrie sur les réalités de l’industrie hors-Québec. 

Nous sommes tous confrontés aux mêmes défis mais nous avons tous énormément à nous offrir mutuellement dans cette quête de solutions et de novation. Après une semaine passée avec tous ces artistes talentueux, j’ai un renouveau d’espoir pour l’avenir de la musique francophone dans l’entièreté du pays. 

✍️ Ariane Mahrÿke Lemire

📸 : Photo: Mustapha Boukrouna. Absent sur la photo: Chadrack Nlandu.