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4 février 2022
Porter le regard au loin sans perdre de vue l’important 

Cette nouvelle année commence avec son lot de défis à venir et nous avons tous conscience maintenant que les efforts ne sont pas terminés. La pandémie s’étire et semble s’inscrire dans le temps alors que le milieu de la culture est suspendu et vacille au gré des annonces, des autorisations, des interdictions, des restrictions, des doutes, sans pouvoir se projeter dans l’avenir.

Pourtant ce qui nous unit d’un lien invisible et qui fait de nous une société singulière, c’est précisément la culture. Si essentielle à notre bien-être, mais aussi si essentielle à l’emploi, à l’industrie, à l’économie, mais aussi à notre identité et à notre humanité. Ce lien qui, tissé par tous les artisans des arts, est fragilisé, s’effrite et ne nous tient plus si proches les uns des autres présentement.

Il est urgent d’agir avant que ce lien ne rompe. Les artistes doivent créer, le public doit expérimenter, les pouvoirs publics doivent célébrer. Que la création fasse place à la frustration.

Par ailleurs, prenons le temps de regarder au loin, vers demain, vers cette nouvelle réalité que nous avons l’opportunité de façonner aujourd’hui. Notre monde continue d’évoluer néanmoins et nous avons d’autres défis à relever.

La révision de la Loi sur la radiodiffusion est un défi de taille parmi ceux qui nous attendent. Cette nouvelle loi devrait façonner un système de radiodiffusion qui intègre les entreprises numériques multinationales à nos valeurs, à nos écosystèmes, à nos identités et à nos façons de faire. Plus de présence de nos œuvres sur les plateformes en ligne et des contributions importantes à notre vitalité artistique d’ici, c’est ce que nous attendons depuis longtemps de la part de ces entreprises. Il faut maintenant mettre à exécution nos plans pour garantir un avenir à notre musique, à notre audiovisuel et à tous nos autres contenus culturels. C’est une priorité absolue, au risque de sortir de cette crise avec un secteur de la musique et de l’audiovisuel qui ne remontera pas la pente.

La révision de la Loi sur le statut de l’artiste, est elle aussi très attendue et apporte son lot de difficultés. C’est une loi qui a eu ses effets en son temps, mais qui est grandement désuète et on l’observe avec acuité en cette période. Dans cette pandémie, les artistes sont frappés de plein fouet, sans filet social, sans protection, sans recours, sans structure adéquate et ils souffrent. Normalement, cette loi qui a été faite pour eux devrait les protéger et les rassurer en cas de crise, mais au contraire, ses failles, ses faiblesses, ses manquements accentuent les difficultés des artistes, qui se trouvent déjà majoritairement parmi nos concitoyens les plus précaires. Plus que jamais, si nous souhaitons que nos artistes soient de retour en création lors de la relance culturelle, il est impératif de se doter d’une nouvelle loi qui traduise avec force en acte cette idée que nos artistes sont ceux qui font notre culture et que cette culture édifie notre identité, notre société.

Malgré les hauts et les bas, les virages à gauche et à droite, les ouvertures et les fermetures, les doutes et les certitudes, ne perdons pas de vue l’important et portons le regard au loin. Prenons soin de nous maintenant et préparons aujourd’hui un avenir dans lequel nous serons plus forts, plus affirmés, plus fiers, plus déterminés, plus équitables et plus humains.

Alexandre Alonso – Directeur général
aalonso@spacq-ae.ca

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